Paris, 22 avril [18]78, lundi soir, 5 h.
Ça n’est pas de ta faute ni la mienne, mon grand petit homme, si notre promenade a échoué faute d’une voiture ; mais ça sera peut-être le cas de me la donner doublée d’une heure de plus demain si, comme je l’espère, rien ne s’oppose à ce petit EXTRA. En attendant il ne faut pas exagérer ta bonne grâce à Mme Benoit. C’est le cas, ou jamais, de te souvenir des leçons de ton cousin le marquis de Coriolis [1]] en proportionnant ta gratitude au service plus ou moins réel qu’on t’a rendu ou désiré te rendre. Aussi je garde pour moi la dédicace dithyrambique adressée à la mère Benoit au détriment de toutes tes autres SERVARDES qui elles n’ont qu’une mention honorablement laconique sous ton portrait. C’est déjà beaucoup qu’elle soit admise, la mère Benoit, à cette grande ferveur et honneur dont tu es avec raison si parcimonieux avec tout le monde. À ce sujet je suis priée par le jeune Bazire de te demander ton portrait avec ton nom signé par toi. Il y a longtemps déjà qu’il m’a fait cette prière qu’il m’a renouveléea hier soir. J’espère que tu voudras bien l’exaucer, cher bien-aimé, tâche de ne pas rentrer trop tard. Pense à moi, aime-moi et bénis-moi comme je le fais pour toi de tout mon cœur et de toute mon âme.
BnF, Mss, NAF, 16399, f. 108
Transcription de Chantal Brière
a) « renouvellée ».