28 mars [1848], mardi matin, 8 h.
Bonjour, mon cher petit homme, bonjour. Je vais me plonger dans l’onde en attendant mieux. Il est vrai que mon bain payé il me reste 10 francs pour aller jusqu’à samedi sur lesquels j’ai 3 francs 5 de blanchissage à donner demain et deux casserolesa à faire rétamer : il est vrai que j’ai l’exemple du gouvernement et que je peux créer du papier monnaie autant que j’en voudrai. J’en serai quitte pour vous payer le droit de change. Mes moyens me le permettent et mes FONDS SECRETS m’y autorisent. D’ailleurs nous sommes en pleine liberté. Des lampions, des lampions, des lampions, je vous laisse la VÉSUVIENNE [1]. J’espère que vous n’avez pas à vous plaindre. Moi je garde le magot à chacun son lot. Je vous laisse les cocottes je garde la grenouille. Des lampions, des lampions, des lampions, pions. Je n’AHIS pas cette forme de gouvernement et ces mœurs républicaines au contraire je les approuve. Ayez autant de Fargueil que vous en pourrez contenir, moi je me contente d’une simple tirelire. O simplicité du cœur, O temps, O mœurs, O O O République, je vous admire et je vous adore. Couic.
MVH, 8055
Transcription d’Anne Kieffer assistée de Michèle Bertaux
a) « casserolles ».