25 février 1878

Paris, 25 février [18]78, lundi soir, 4 h. ½

Cher bien-aimé, où que tu sois dans ce moment-ci tes oreilles doivent percevoir le doux tintement de l’admiration universelle de ton divin discours d’hier [1]. Quant à moi j’en ai le cœur tout ému et les yeux humides rien qu’à lire et à relire ces pensées éblouissantes comme le soleil et bienfaisantes comme lui. M^me Edmond Adam, qui décidément me fait le grand honneur dont je lui suis très reconnaissante de me prendre comme intermédiaire de son admiration et de son adoration pour toi, m’écrit une très belle lettre sur ton discours qu’elle dit être le plus beau peut-être de tous les sublimes discours qui sont sortis de ta bouche. Moi je ne choisis pas, je trouve que tu es toujours égal à toi-même, c’est-à-dire le plus grand et le meilleur de tous. Cette lettre accompagne un volume La Laide [2] qu’elle t’envoie et dont il faudra que tu lui accuses^a réception le plus tôt possible sans préjudice du petit mot que j’implore pour mon cher petit Livre rouge demain [3]. En attendant, mon grand adoré, je compte avec impatience les heures qui nous séparent d’ici à l’heure du dîner et je te souris et je te bénis.

BnF, Mss, NAF, 16399, f. 54
Transcription de Chantal Brière

a) « accuse ».