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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 8 janvier, [18]68, mercredi matin, 8 h. ¾

Je t’aime, mon grand adoré, et je souris du fond du cœur à mon cher petit roi de la fève, môsieur le petit Georges. Grâce à toi et à lui, cette fête banale de la gueule est devenue la fête de mon âme. Soyez bénis tous les deux, mes deux anges visibles. Je me dépêche pour avoir le temps de lire les comptes-rendus de la représentation de Ruy Blas à Bruxelles. D’après ce que tu m’en as dit hier, cette tentative laisse beaucoup à désirer mais, loin de nuire à la curiosité de ce chef-d’œuvre à Paris, cela ne fera que la stimuler encore davantage, si c’est possible, et le Bonaparte n’y aura rien gagné [1]. J’espère que tu as passé une bonne nuit malgré l’infidélité flagrante de Mme Chenay pour le Corbin corbinant et potelanta. J’aime mieux que ce soit à elle que ce plaisir soit échu qu’à toi ou qu’à moi. Brr… La seule pensée m’en fait horreur, tout bonnement.
Vive le petit Georges et son grand-papa !!!

BnF, Mss, NAF 16389, f. 8
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « poletant ».

Notes

[1Le 7 décembre 1867, Victor Hugo reçoit un billet du directeur du Théâtre de l’Odéon, Chilly, lui annonçant l’interdiction de Ruy Blas. Victor Hugo refuse de répondre à Chilly mais il répond directement à Napoléon III. En réponse à cette interdiction, la pièce sera représentée le 2 janvier 1868 au Théâtre du Parc à Bruxelles.

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