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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 23 déc[embre 18]70, vendredi soir, 5 h.

Cher bien-aimé, je rentre et je ne sais par où commencer à me réchauffer tant je suis raide de froid. Dame, j’ai perdu l’habitude des grands froids de Paris et puis il faut dire aussi que je manque de tout pour me défendre contre les attaques de ce traître ennemi. Cela étant, je me suis permis de m’acheter six paires de bas de laine et trois jupons de flanelle, pensant que tu ne te fâcherais pas de mon audace. Quant à ton caban, je l’ai acheté sous conditions dans le cas où tu voudrais le changer. J’ai acheté en outre six tabliers de couleur pour nos deux servantes et deux douzaines de mouchoirs pour toi et pour moi, le tout pour la somme de 119 F. 65 c. Quant aux ustensiles de ménagea que tu désires il était trop tard pour les choisir. Demain si je me trouve assez en train de sortir je pourrai y aller voir. J’ai mis de côté un peu de ma soupe pour petite Jeanne si elle en veut manger. J’ai donné pour elle encor un œuf ce matin bien que le citoyen Brébant [1] en ait envoyé une provisionb ce matin à la maman et je te donne, moi, tout mon cœur et toute mon âme.

MLVH Bièvres, 130-8-LAS-VH 17 a, b et c
Transcription de Gérard Pouchain

a) « Quant à aux ustensiles de ménage ».
b) « provisition ».

Notes

[1Le restaurant Brébant qui se tenait 32 boulevard Poissonnière, connut une belle vogue sous le second Empire et la troisième République.

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