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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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15 mars 1856

Guernesey, 15 mars 1856, samedi matin, 10 h.

Bonjour, mon bon petit homme, bonjour. Je t’aime et toi ? Mlle Leboutillier vient de m’envoyer tout à l’heure une demia douzaine de charmantes fleurs de camélias. J’avais pensé à te les envoyer tout de suite ce matin mais j’ai craint que cela ne te contrarie n’étant pas prévenu. Je te les garde pour ce soir et pour que tu aies le plaisir de les donner toi-même à ces dames. Justement c’est leur jour de CIDRE, elles pourront s’en parer. Comment vas-tu, toi, mon ineffable bien-aimé ? Moi je vais bien mais la seconde partie de ma nuit a été rude. Mais je me ferai frictionner d’importance avec de l’alcalib ce soir avant de me coucher car il est temps que je m’insurge contre cet envahissement de podagrerie [1]. En attendant je me flambe le plus près possible comme une oie qu’on va mettre à la broche. Cela me cuit et me soulage un peu, c’est tout ce que je demande et puis je t’aime par-dessus cela.

Juliette

BnF, Mss, NAF, 16377, f. 89
Transcription de Chantal Brière

a) « demie ».
b) « alkali ».

Notes

[1Mot forgé sur podagre, personne atteinte de la goutte.

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