Guernesey, 29 décembre 1857, mardi soir, 4 h. ¾
Il faut aussi que je fasse ma CORRESPONDANCE, MOI, car voilà la fin de l’année, c’est-à-dire le commencement des fariboles douceâtres et complimenteuses qui ne font pas plaisir et qui coûtent de l’argent (STAMPS). Aussi dès que je vous aurai donné mon cœur et rempli ma restitus de toutes [formes de tendresse, de ?] caresse et de baisers je me précipiterai la plume la première dans l’encrier jusqu’au cou. D’y penser j’en ai la chair de poule et l’encre m’en vient à la bouche. Ah ! quelle corvée. J’avais reculé jusqu’à aujourd’hui mais le terrain des ajournements [illis.] avec [la ?] fin de l’année et il faut bien que je me résigne à faire cette culbute épistolaire [illis]. Je voudrais, disait-elle, ne SAVOIR PAS ÉCRIRE [1]. Ah ! voici que je le voudrais en cet heureux [jour ?] MALHEUREUSEMENT [plusieurs mots illisibles] [écrire ?] c’est ce qui fera ma perte. En attendant je vous aime avec et sans style, je vous adore sans rhétorique et [plusieurs mots illisibles] ici, partout et ailleurs sans souci des [PLÉONASMES ?]. Tâchez d’en faire seulement la moitié pour ma savante personne et je ne vous tiendrai pas quitte. Du reste telle est ma [folie ? force ?].
Juliette
BnF, Mss, NAF 16378, f. 239
Transcription de Chantal Brière