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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 8 décembre [18]73, lundi soir, 4 h. ½

Plutôt que me passer de ma chère petite restitus, j’aime mieux faire une chose très bête : l’écrire sous tes yeux et t’aimer à brûle-pourpoint. Cela m’est d’autant plus facile que tu lis ton journal sans t’occuper de ce qui se passe autour de toi. Je constate au même moment que tu ne le lis plus et que tu es rentré chez toi juste au moment [où] Petite Jeanne s’en allait de son côté pour la quarante-trois millième fois. Mais toutes ces diverses évolutions ne m’empêchent pas de gribouiller imperturbablement toutes les tendres divagations qui me passent par la tête, au contraire. Je suis à la joie de mon cœur que tu aies trouvé si vite le remède à la catastrophe de ce matin. J’avoue que j’en ai été consternée tout d’abord. Heureusement que tu en as été quitte pour la peur. Quant à moi, dès demain matin je vais copier dare-darea ce que tu m’as remis tout à l’heure et j’espère arriver à temps pour que tu ne sois pas forcé de livrer une seule page de ton manuscrit. Je t’aime à l’aveuglette, je te le gribouille les yeux fermés dans la nuit noire.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 342
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette

a) « dar-dar ». 

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