Paris, 22 mars [18]77, jeudi matin 8 h.
Je te donne mon bonjour et tout mon cœur avec. Comment as-tu passé la nuit, mon cher bien-aimé ? That is the question qui m’intéresse plus que le toby or not tobya du printemps qui grelotte jusqu’à présent entre oui et non. Sera-t-il, ne sera-t-il pas ? En attendant, il fait un froid de loup ce matin, ce qui n’empêche pas tes chers petits sorciers de se préparer à aller déjeuner chez leur tante Frévalle à Versailles aujourd’hui. De mon côté, je m’occupe du tien et de ceux de tes amis Vacquerie, Meurice et Foucher [1]. Je me lèche déjà les babines de ton speech en attendant que j’aille l’applaudir au Château d’Eau dimanche prochain. Car j’espère, avec quelque certitude cette fois, avoir une loge ; Meurice me l’a presque affirmé. Depuis hier soir il n’est pas venu de lettres. Il y en a une qu’on a apportée du voisinage sur la recommandation de Mlle *** qui n’a jamais cessé de t’écrire sous double enveloppe au nom de M. François. Lettres que j’ai brûlées sans les lire comme nous en étions convenus autrefois. Tu diras ce que tu veux qu’on réponde à sa protégée qui te demande une audience de quelques minutes au nom de M. Della-Roca. Quant à moi, je te souris avec confiance et je t’adore pieusement.
BnF, Mss, NAF 16398, f. 83
Transcription de Guy Rosa
a) Graphie du manuscrit.