Paris, 2 mars [18]77, vendredi matin, 9 h.
Reste sous tes couvertures, mon cher petit homme, car il fait un temps à ronronner toute la journée dans son lit ; ce qui n’empêche pas les lettres d’affluer et les journaux de pulluler dans ta maison. Et à ce propos, c’est bien Gustave Flobert et non Flaubert [1] que s’appelle notre ami, tâchons de ne plus l’oublier. Mme Judith [2] m’a écrit un petit mot pour me dire qu’elle sera des nôtres demain. Tu trouveras un mot d’Ulbach qui te remercie et viendra dîner jeudi. Bérardi t’a écrit hier une lettre très reconnaissante et très respectueuse. Mais je n’en finirais pas si je devais te les énumérer toutes, le plus court est que tu les lises toi-même et que tu tâches de répondre à celles qui en valent la peine. Lesclide a promis de venir travailler plus tôt aujourd’hui et il te prie de lui donner beaucoup, beaucoup, beaucoup de besogne à la fois. Tu feras bien d’utiliser le plus possible le loisir et le zèle de cet excellent homme avant qu’il ne soit rentré pour lui-même dans ses occupations obligatoires et réglées. Après ce bon conseil je n’ai rien de mieux à faire que t’adorer et c’est ce que je fais de toute mon âme.
BnF, Mss, NAF 16398, f. 64
Transcription de Guy Rosa
[Blewer]