17 juillet [1849], mardi soir, 9 h.
Pour la première fois de ma vie je cherche mes mots pour t’écrire, mon bien-aimé, parce qu’il me semble que je profanerais les sentiments si purs et si sublimes que je ressens pour toi en les exprimant avec les mots dont tout le monde se sert. Cependant il le faut bien sous peine de me taire, ce qui ne serait pas possible avec l’exubérance de sentiments qui me déborde de toute part. Il faut bien que je te dise que tu as ajouté encore ce soir une reconnaissance de plus à toutes celles que je te dois depuis seize ans. Pauvre noble cœur, tu ne marchandes jamais le dévouement toi. Tu vas au-devant de toutes les délicatesses et tu as pitié de toutes les susceptibilités. Va, je savais bien d’avance, et je l’ai dit tout de suite à
Juliette
Bnf, Mss, NAF 16367, f. 205-206
Transcription d’Anne Kieffer assistée de Jean-Marc Hovasse
a) « souhaité ».