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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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19 mars 1860

Guernesey, 19 mars 1860, lundi matin, 8 h. ½

Va, mon cher bien aimé, et puisse ta chère femme t’apporter en sa personne toutes les joies et tous les rayons. J’espère qu’elle aura fait une bonne traversée et que le bonheur de revoir la famille achèvera de parfaire sa santé [1]. Je te gribouille ces tendresses pendant que tu achèves de baigner tes yeux en bas et de te faire BEAU. De mon lit je verrai arriver le packet [2] qui porte pour toi plus que César et la fortune et je te bénirai au passage du regard et de l’âme. Ah ! voici que tu passes le seuil de ma porte. Va, mon cher adoré, sois heureux loin de moi et sans moi ; pourvu que tu m’aimes, je remercie Dieu.
Il fait un temps à souhait pour voyager en mer aujourd’hui et ton pigeon voyageur t’arrivera les ailes au vent et sans le plus petit accident. Je suis curieuse de savoir l’ébouriffementa de M. Busquet en voyant l’intérieur de ta maison. Tu me raconteras cela quand tu en auras le temps. D’ici là, je vais me faire de la patience en pensant à toutes les bonnes nouvelles, à toutes les admirations dont tu vas être comblé ce matin de la part de tes amis et de la France entière.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16381, f. 55
Transcription de Claire Villanueva

a) « ébourriffement »

Notes

[1Adèle Hugo, partie le 4 février pour Paris, en revient ce jour.

[2Le packet-boat transporte les voyageurs, les marchandises et le courrier. Adèle Hugo arrive par le Weymouth (Agenda de Victor Hugo, CFL, t. X, p. 1511).

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