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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 19 décembre [18]77, mercredi matin, 11 h.

Je pense que tu as fait comme moi, mon cher petit homme, une très bonne nuit et j’en suis bien contente. Lockroy m’a fait dire qu’il déjeunerait et qu’il dînerait avec nous aujourd’hui et je t’en ai fait donner avis tout à l’heure afin que tu tâches d’être du déjeuner à 1 h. Si tu peux, il serait bon, je crois, que tu ne laisses pas perdre les habitudes de famille à ce jeune ménage qui, jusqu’à présent, vit un peu trop en garçon. Ce que j’en dis n’est que dans l’intérêt général et sans m’immiscer autrement dans vos affaires. À propos d’affaires, je te fais souvenir que tu as un tas de lettres à lire et à répondre qui s’amoncèle de minute en minute et qu’il sera impossible de débrouiller d’ici à très peu de temps. Je t’en préviens par acquit de conscience tout en sachant qu’il t’est impossible de tenir compte de mon avertissement.
J’ai oublié,
tu as oublié,
nous avons oublié
toi zé moi le gribouillis d’hier. Il n’y a pas de mal à ça, au contraire ; le mieux serait de continuer cet oubli jusqu’à vitam eternam. Pensons-y chacun de notre côté et aimons-nous tout de même.

BnF, Mss, NAF 16398, f. 343
Transcription de Guy Rosa

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