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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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4 juin 1870

Guernesey, 4 juin [18]70, samedi matin, 5 h. ½

Bonjour, mon tout bien-aimé, bonjour, je t’adore. Comment ta nuit ? Probablement encore fort agitée comme la dernière ? Ce qui se comprend de reste avec tous les sujets de préoccupation que tu as, y compris ton travail surhumain de tous les jours. Moi j’ai dormi comme une grosse bonne à rien que je suis. Mon activité se borne à t’aimer, t’aimer, t’aimer, voilà tout. Mes yeux ont déjà fouillé l’horizon anglais pour savoir si Petit Georges y était mais mes vieux yeux y voient trouble et je ne sais que penser. Il serait pourtant dommage que tout ce cher groupe-là n’ait pas profité de cette magnifique traversée. La seule, peut-être, de l’année aussi parfaitement bonne et belle. Attendons et espérons. Ce qui est sûr c’est l’arrivée des ASSELINE aujourd’hui. Il ne serait peut-être pas mauvais qu’ils aient devancé tes enfants, cela ferait moins de hourvaria [1] à la fois chez toi et chez moi puisqu’ils [2] auraient eu le temps de s’installer et de prendre tes habitudes. Avant l’arrivée de ta famille. Mais je te rabâche là des choses bien inutiles, comme toujours, pendant que mon cœur déborde de tendresse qui ne demande qu’à se répandre sur ta chère personne adorée.

BnF, Mss, NAF 16391, f. 155
Transcription de Jean-Christophe Héricher assisté de Florence Naugrette

a) « ourvari ».

Notes

[1Hourvari : Vacarme, grand tumulte.

[2Les Asseline arriveront le 7 juin. Charles Hugo, sa femme et ses enfants aussi.

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