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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey 26 avril [18]70, mardi soir, 4 h. ½

Le cœur propose et les embêtements disposent, témoin ce qui m’arrive encore aujourd’hui. À peine levée j’ai été obligée de m’occuper séance tenante du jardinier et à la queue [illis.] de toutes les rengaines ménage. Enfin m’en voici à peu près quitte pour ce soir et j’en profite pour me payer la dette que je me devais depuis ce matin [1]. Une de mes joies c’est de savoir que tu as passé une bonne nuit, bien que fort écourtée par ton travail. Quant à moi, qui n’ai pas de chef-d’œuvre en train, je me suis levée tout chaud tout bouillant à près de huit heures. Je ne voudrais pas cependant en prendre l’habitude car je sens que cela n’est pas bon pour ma tête outre que cela me prive du plaisir vertueux de voir lever l’aurore. D’ailleurs j’ai à cœur d’être à mon poste le jour où tu arboreras ton cher petit signal. En attendant, je prépare, comme toi, ma maison pour recevoir dignement Môsieur le Petit Georges et Mademoiselle Cacane [2] sa petite sœur. Et puis je t’aime, et puis je t’aime, et puis je t’aime sans peur ni blâme.

BnF, Mss, NAF 16391, f. 117

Transcription de Jean-Christophe Héricher assisté de Florence Naugrette


Notes

[1En effet, habituellement, Juliette écrit sa lettre quotidienne le matin.

[2Est-ce ainsi que Georges Hugo prononce le prénom de sa petite sœur Jeanne ?

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