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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 21 novembre 1860, mercredi midi

C’est presque toujours en courant que je te vois, mon pauvre affairé, et c’est à grand’peine si mon amour peut te saisir au passage, non pour t’arracher « des poignées de rayons à ton auréole » comme la critique à la gloire de Béranger au risque de la laisser chauve, mais pour remplir mes yeux et mon cœur de lumière et de bonheur. Cependant je ne me plains pas trop haut car je sais que tu vas bien et que tu as passé une bonne nuit. Et puis j’espère que tu donneras la préférence au coin de mon feu à la promenade par ce temps impossible de pluie et de raffales. En attendant, je me suis fort amusée ce matin à la lecture de l’article de Pechméja [1] sur Béranger que je n’avais pas lu hier au soir. C’est drôle, juste et imagé à plaisir. Je m’en suis divertie en tout bien tout honneur et je crois que tous ceux qui le liront en feront autant. Je n’ai pas encore eu le temps de lire Le Messager des Théâtres. Mais si tu en as besoin auparavant tu me le rapporteras plutôt que d’en priver ou de faire attendre personne chez toi. Si tu penses à m’apporter le feuilleton de ton Charles [2] tu me feras plaisir. D’ici là je te baise en pensée et de l’âme et je t’attends de tout mon cœur.

J.

BnF, Mss, NAF 16381, f. 299
Transcription d’Amandine Chambard assistée de Florence Naugrette

Notes

[1À identifier.

[2À élucider.

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