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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 16 novembre 1860, vendredi soir, 5 h.

Il n’aurait pas été prudent à moi de te suivre dans ta promenade, mon cher petit bien-aimé, mais je n’en suis que plus vexée contre ma pedagrerie invétérée qui me prive trop souvent du bonheur d’être avec toi. De ton côté, mon cher petit homme, tu ferais peut-être bien de ne pas prolongera ta rêverie dans le brouillard et sous la pluie surtout avec ton mal de gorge et ton rhume. De compte fait je crois qu’il aurait mieux valu pour toi et pour moi que tu restes à la maison au coin de mon feu. Tu y aurais gagné de ne pas te mouiller et moi j’aurais eu la joie de t’avoir là auprès de moi. S’il est vrai que le magnétisme de la pensée, du cœur et de l’âme existe, nous allons le voir tout de suite si tu reviens sans plus tarder et avec le désir de me revoir un peu plus tôt : mais, hélas ! Je crois que l’expérience ne sera pas à mon honneur et que tu ne reviendras que lorsque tu ne pourras pas faire autrement. Mais de quelque façon que s’opère ton retour et à quelque moment que ce soit je te promets d’être bien reconnaissante et bien heureuse de te revoir. Justement te voilà ! Quel bonheur ! Merci, mon cher adoré. Je te souris, je te bénis, je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16381, f. 295
Transcription d’Amandine Chambard assistée de Florence Naugrette

a) « prolongé ».

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