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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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3 mai 1868

Guernesey, 3 mai [18]68, dimanche matin, 6 h. ¼

Cher bien-aimé, j’espère, malgré ton petit désheurement, que tu as passé une bonne nuit et que tu es déjà levé selon ta matinale habitude. Je ne m’en suis pas encore assurée pour ne pas réveiller Thérèse [1] qui dort de confiance et à poings fermésa. Quant à moi, j’ai très bien dormi et je crois que je suis à peu près débarrassée de mon gênant petit bobo. Aujourd’hui même si tu ne m’apportesb pas de collation, tu pourras mettre mes jambes à l’épreuve pour une forte promenade. C’est bien le moins que tu me donnes cette douce compensation en échange de ton beau et terrible livre [2]. Je ne sais pas comment tu feras pour dépasser en horreur l’affreuse scène de la boxe que j’ai lue hier. Je souffrais, en la lisant, toutes les tortures physiques et morales jusqu’à en crier. Quelles brutes féroces que ces gentlemend et quels stupides et ignobles martyrs dans cette plèbe anglaise [3]. J’en déraisonne tant je suis indignée et furieuse contre eux. Je me hâte de me retourner vers toi pour te sourire, t’adorer et te bénir.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 122
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « à poing fermé ».
b) « si tu ne m’apporte ».

d) « ces gentlemens ».

Notes

[2L’Homme qui rit.

[3Allusion à la scène du combat de boxe dans L’Homme qui rit (II, 1, 12) [Remerciements à Guy Rosa].

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