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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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DU CAMP Maxime

DU CAMP Maxime (1822-1894) est aujourd’hui surtout connu pour avoir été « l’ami de Flaubert », mais de leur vivant, c’était lui le plus souvent cité des deux, en raison de sa présence dans les journaux, essentiellement la Revue de Paris qu’il codirigeait au moment de la prépublication de Madame Bovary (fin 1856), et la Revue des Deux Mondes. En dehors du journalisme, il multiplia les activités et les formes d’écriture. Homme d’action, il s’engagea dans la garde nationale en juin 1848 puis avec les « chemises rouges » de Garibaldi en 1860. Voyageur, il rapporta de sa mission en Égypte (1849-1850) le premier album de photographies à tirage industriel (Égypte, Nubie, Palestine et Syrie, 1852). Son œuvre se compose de deux ensembles bien distincts : une partie fictionnelle qui comporte un recueil de poèmes à la gloire du progrès industriel (Les Chants modernes, 1855) et deux romans de la désillusion (Le Livre posthume. Mémoires d’un suicidé, 1853 ; Les Forces perdues, 1867). Au milieu des années soixante, Du Camp renonça aux « rêveries littéraires » pour se consacrer à des ouvrages traitant du monde réel, comme la grande fresque économique et sociologique sur Paris, ses organes, ses fonctions et sa vie dans la seconde moitié du XIXe siècle (1869), les témoignages historiques tels que les Souvenirs de l’année 1848 (1876) ou le brûlot contre la Commune, Les Convulsions de Paris (1878-1880), dans lequel il plaide contre l’amnistie réclamée par Victor Hugo. Après la mort de Flaubert, Du Camp rédigea ses mémoires, Souvenirs littéraires (1881-1882), qui peuvent se lire comme le tombeau de l’ami disparu, et plus largement comme un témoignage essentiel sur le champ littéraire du XIXe siècle. Des pages admiratives y sont consacrées à Victor Hugo, le « pontifex maximus » « que tant de gloire justifiée environne aujourd’hui [1881] ». Mais les éloges décernés au poète occultent la dimension politique de l’exilé et du républicain engagé, dont il n’est jamais question dans ces Souvenirs, exclusivement littéraires, au sens étroit du terme. Leur choix respectif séparait les deux écrivains : homme d’ordre, Du Camp s’était rallié à l’Empire et il avait vécu la révolution de 1848 et plus encore la Commune comme des dysfonctionnements inacceptables dans une société policée. À la mort de Victor Hugo, sa fonction de directeur de l’Académie française le désignait pour prononcer l’éloge funèbre du défunt, mais une violente campagne de presse contraignit l’Académie à choisir un autre orateur.

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