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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 29 avril [18]68, mercredi, 7 h. ½ du matin

Comment ta nuit, comment ton cœur, mon cher bien aimé ? Moi, sans attendre ta réponse, je dis : très bonne, je t’adore. C’est à toi maintenant à tâcher de me rattraper dans ce steeple chasea du sommeil et de l’amour. Tu vois que j’ai eu raison de ne pas tenir compte de la pluie hier. J’ai l’entêtement du mulet et le sabot aussi. Il suffit seulement de me laisser aller à ma guise dans mes infirmités plus ou moins périlleuses. Mon instinct bestial vaut mieux pour cela que toute la science en « us » de Corbin.
Quels prodigieux portraits ceux de Lady Josiane et de Lord David [1] ! Tu ne les aurais pas mieux peints du temps où tu t’appelais Rembrandtb. Quelle beauté, cette femme, et cet homme, et quels monstres aussi ! C’est éblouissant et effrayant.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 118
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « ce stipple chease ».
b) « Rembrand ».

Notes

[1« Ces portraits se trouvent au livre I de la deuxième partie de L’Homme qui rit. » (Evelyn Blewer, ouvrage cité, p. 310). Lady Josiane, duchesse, est une séductrice qui n’a pas épargné Gwynplaine. Elle aurait dû épouser Lord David Dirry-Moir, fils illégitime de Lord Clancharlie, demi-frère de Gwynplaine. Mais lorsque l’on découvre que Gwynplaine est le fils légitime de Lord Clancharlie, la reine Anne veut donner Lady Josiane comme épouse à Gwynplaine. Josiane, alors qu’elle le séduisait, repousse alors Gwynplaine.

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