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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 9 mars 1868, lundi matin, 7 h.

Bonjour, mon cher adoré, bonjour, je t’aime et j’ai passé une très bonne nuit et je veux qu’il en soit de même pour toi : que tu aies bien dormi et que tu m’aimes. La promesse que tu m’as faitea il y a quelques jours de recommencer bientôt la collation de ton livre a surexcitéb mon impatience de retrouver mon pauvre petit inconnu si méchamment abandonné sur les rochers déserts de Portland [1]. J’ai peur que tu le rendes de plus en plus malheureux malgré la bouteille soigneusement cachetée de ses bourreaux naufragés. Je voudrais savoir où il en est de ses misères et comment il s’en tire. Maintenant que les jours sont longs, nous pourrions nous mettre tout de suite à la besogne si tu voulais. Quant à moi, je ne me lasserai pas de te le demander tant j’ai hâte de revoir ce pauvre enfant si intéressant et si navrant dans sa solitude. En attendant, je t’adore, toi, son persécuteur.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 70
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « tu m’as faites ».
b) « a surexité ».

Notes

[1Ce « pauvre petit inconnu » est Gwynplaine, enfant abandonné sur les côtes anglaises par les comprachicos, au début de l’Homme qui rit. Juliette Drouet et Julie Chenay reprennent la copie du roman de Victor Hugo le 24 mars 1868.

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