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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 10 janvier 1862, vendredi 9 h. du m[atin]

Bonjour mon cher petit grand bien-aimé, bonjour. Croirais-tu que je ne fais que de me lever ? J’en serais honteuse si le temps n’était pas si mauvais et surtout si je n’avais pas eu un entracte assez long dans mon sommeil cette nuit. Mais, toi, mon cher petit homme, comment vas-tu ce matin et comment as-tu passé la nuit ? Cet excès de travail après ton dîner ne t’a-t-il pas un peu agité ? Je le crains plus que je n’ose te le dire car tu fais en ce moment plus que tes forces, beaucoup plus que tes forces. Jusqu’à présent, cela t’a réussi mais ce n’est pas une raison pour doubler la tâche tous les jours. Malheureusement, je ne peux ni t’aider, ni t’empêcher, je ne peux que t’aimer et te recommander à Dieu, ce que je fais de tout mon cœur et de toute mon âme. Décidément, j’aime mieux emporter ton manuscrit tous les soirs chez moi que de le laisser dans la salle à manger parce que cela me tourmente au milieu de la nuit. D’ailleurs, il n’est pas juste qu’une partie d’un tout si précieux soit moins bien traitée que toutes les autres l’ont été jusqu’à présent. Donc, à partir de ce soir, votre travail couchera avec moi. Je ne sais pas si cela lui est égal mais, moi, cela me fera plaisir comme un morceau de vous-même. Attrapéa ! Je vous adore.

Juliette


BnF, Mss, NAF 16383, f. 11
Transcription de Sandra Glatigny assistée de Guy Rosa

a) « Attrappé ».

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