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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 5 novembre [18]79, mercredi matin, 7 h. ½

Cher bien-aimé, voici mon bonjour tout âme dehors. J’espère que tu as passé une bonne nuit et je t’en remercie comme d’une bonne action volontaire envers moi qui fais de ton sommeil, de ta santé, de ton bien-être, les bases de ma joie, de ma sécurité et de mon bonheur de la journée, aujourd’hui comme tous les autres jours.
Je ne me suis pas encore mise à la recherche de la lettre de Rogearda [1] mais je doute que tu l’aies remise dans le tas ; je pense, au contraire, que tu l’as emportée chez toi, ce qui serait encore pire et plus introuvable.
Il fait un temps élégiaque, doux et triste en ce moment, mais qui ne manque pas de charme. Les petites filles rieuses vont à l’école ; les passants moroses traînent le pas ; les feuilles se laissent tomber mollement et moi je t’aime imperturbablement dans le passé, dans le présent et dans l’avenir et je subis, sans trop d’effroi, les dévastations de mon hiver en sentant le printemps prochain de mon âme immortelle touta près de moi avec mon amour s’épanouissant radieusement dans ce renouveau sublime et divin.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16400, f. 266
Transcription d’Apolline Ponthieux assistée de Florence Naugrette

a) « Rogear ».
b) « tous ».

Notes

[1Vraisemblablement Louis-Augustin Rogeard (1820-1896), fondateur du journal La Rive Gauche.

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