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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 7 juillet [18]63, mardi matin, 8 h.

Nous n’avons pas de reproche à nous faire ce matin, mon cher petit PARESSEUX, car nous nous sommes levés aussi tard l’un que l’autre. J’espère que, comme moi, tu auras dormi à poing fermé toute la nuit et que tu es aussi vaillant que je suis gaillarde ce matin. À propos de gaillard il paraît que MONSIeur Charles en dit et en fait de truculentes, GAILLARDISES, mais aussi il a tout ce qu’il faut pour cela : esprit, beauté, TALENT ET LE RESTE. En voilà plus qu’il n’en faut pour se permettre tout et réussir dans tout et bien autre chose. Quel dommage qu’il y ait si peu de RESSOURCES ici pour lui en dehors de la famille pour utiliser sa verve et son imagination et qu’on ne puisse pas le fixer ou au moins le retenir un peu de temps dans cette île sauvage non peuplée de sauvagesses mais trop abondante en Guernesiaises. Ce regret m’est inspiré par la pensée du départ prochain de ce bon MONsieur Charles vers lequel j’incline plus que mes vieilles années ne devraient le permettre. Mon excuse est qu’il est ton fils et que c’est encore une manière de t’aimer, n’en trouvant jamais trop, n’en trouvant même jamais assez pour épancher mon cœur qui t’adore.

BnF, Mss, NAF 16384, f. 180
Transcription de Gérard Pouchain

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