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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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1er mai 1855

Jersey, 1er mai 1855, mardi matin, 7 h.

Je commence mon jour, mon mois, ma vie par le mot unique de mon âme : je t’aime. Cher adoré, je crains que tu ne sois venu hier au soir pendant mon premier abasourdissement de migraine et que je ne t’aie pas entendu. J’en serais bien fâchée parce que la vue seule de ta chère petite ombre me rend heureuse pour toute la nuit.
J’espère que tu n’auras pas pris cette peine inutile et que je n’aurai pas à regretter de n’en n’avoir pas pu profiter. J’espère encore que tu n’es pas en proie aux coups de couteaux des spectres ce matin et que si tu fais des rêves, tu ne vois que mon âme souriante et que tu ne sens que mes baisers caressants que j’envoie à ton chevet avec ordre de ne me revenir qu’avec toi tantôt. En attendant, j’achève de cuver mon mal de tête et je tâche de reprendre mon élan d’activité interrompu par une série de malaises et de dérangements de toutes sortes, physiquesa et moraux. Tâche de venir n’encourager dans ces bonnes dispositions de corps, d’esprit et de cœur et aime-moi un peu pour tout mon amour.

J.

BnF, Mss, NAF 16376, f. 175-176
Transcription de Magali Vaugier assistée de Guy Rosa

a) « phisiques ».

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