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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 15 novembre 1862, samedi après midi, 1 h. ¾

Mon cœur est toujours en avance, mon cher adoré, mais ma journée est toujours en retard. J’ai beau me multiplier, je n’arrive jamais en temps et heure à ma chère petite restitus et j’en suis furieuse contre moi autant que si c’était ma faute volontaire. Heureusement que tu ne t’y méprends pas, mon doux adoré, et que tu me tiens compte de toutes les tracasseries que j’ai à fouetter depuis un bout de la journée jusqu’à l’autre. Je viens de mettre sur le papier les remarques que j’ai pu faire chemin lisant dans l’article de Kesler. J’espère qu’il ne s’offusquera pas de la liberté grande que je ne prends qu’à bonne intention et sollicitée par lui d’agir en toute franchise. Du reste, cela lui apprendra à ne pas me faire trop lire et relire ses élucubrations, même quand elles ont toi pour sujet. En somme, j’aime mieux t’admirer directement de toi à moi et à travers tes sublimes œuvres : tel est mon chic littéraire.
J’espère que la soirée musicale des SIXTIESa [1] n’empêchera pas ton fils Victor [2] de dîner avec nous ce soir ? J’y compte bien et je m’en fais d’avance une double joie pour toi et pour moi, sans compter mon bonheur qui n’est qu’en toi seul.

BNF, Mss, NAF 16383, f. 240
Transcription de Camille Guicheteau assistée de Guy Rosa

a) « sixtises ».

Notes

[1Les « Sixties » sont les soixante grandes familles de Guernesey.

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