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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 11 octobre 1862, samedi matin, 8 h.

Bonjour, mon cher bien-aimé, bonjour, avec ce que j’ai de meilleur et de plus tendre dans l’âme, bonjour. Le soleil a beau me faire sesa plus aimables sourires ce matin, je ne les lui rendrai que lorsque je serai bien sûre que tu as passé une bonne nuit. Jusque là, je resterai indifférente à tout ce qui n’est pas toi, car il m’est impossible d’être heureuse sans ta santé et ton amour. Je comptais pouvoir à force d’application lire ton écriture au crayon, mais je vois avec regret que cela m’est impossible. D’un autre côté, je crains que cela ne te fasse perdre du temps et de la patience à me dire le mot à mot de tes gribouillis indéchiffrables peut-être même pour toi. Pendant ce temps-là les AUTRES copient de vraies choses, te sont utiles, indispensables, tandis que je deviens de plus en plus la vieille roue en désarroi de ton génie. J’en ai le cœur bien gros et bien humilié et je voudrais avoir le courage d’aller me cacher si loin que personne au monde ne puisse me retrouver. Je t’aime trop.

BNF, Mss, NAF 16383, f. 207
Transcription de Camille Guicheteau assistée de Guy Rosa

a) « ces ».

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