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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 3 juillet 1862, jeudi soir, 5 h. ¾

Je suis une malheureuse, mon pauvre adoré, de te parler de moi et de mes terreurs imaginaires dans le moment même où tu as des soucis sérieux et douloureux. Je me fais honte et horreur de ma cruauté folle et je voudrais pour tout au monde ne t’avoir pas occupé de mes stupides lubies. Mais cela n’a pas dépendu de moi et tu es arrivé juste au moment où mon paroxysmea était à son comble. J’avais cru que tu devais revenir tout de suite après ta visite faite et c’est ce qui m’a exaspérée en voyant deux heures s’écouler pour une chose qui ne demandait pas plus d’une demie heure. Mais mon pauvre bien-aimé, je suis bien trop punie de mon erreur par la peine que je t’ai faite. Je me fais les plus amers reproches. Je voudrais te demander pardon je voudrais surtout enlever toute souffrance et toute inquiétude de ta vie au lieu d’en ajouter stupidement d’autres par ma faute. Mon pauvre trop aimé, pardonne moi, ne souffre pas et ne te tourmente pas tout s’arrangera pour le mieux et moi je deviendrai raisonnable.

BNF, Mss, NAF 16383, f. 169
Transcription de Camille Guicheteau assistée de Guy Rosa

a) « paroxisme ».

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