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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 27 décembre 1861, vendredi, 7 h. ¾ du m[atin]

Bonjour, mon cher adoré petit homme, bonjour à travers nos deux fenêtres fermées. Bonjour, je t’aime. J’espère que tu as passé une bonne nuit, que tu te portes bien et tu m’aimes et je suis heureuse, heureuse, inexprimablement heureuse.
De mon côté, mon cher adoré, je t’aime plus qu’aucune parole humaine ne peut l’exprimer. Je ne pense qu’à toi, je ne vis quea par toi et pour toi et je me porte bien et j’ai dormi toute la nuit comme une marmotte : ÊTES-VOUS CONTENT, MONSIEUR ? Si vous ne l’êtes pas c’est que vous êtes trop difficile.
Ah ! Voilà que vous secouez vos puces et que vous mettez tout votre lit à l’air, ce que je trouve très bon ce matin par ce beau temps si clair et si plein de soleil. Quant à moi, je n’ouvre pas encore ma fenêtre parce qu’il fait trop froid et que j’ai toutes les peines du monde à tenir ma plume dans mes doigts engourdis. Du reste, mon cher adoré, j’approuve ta grande robe de chambre si belle et si chaude et je ne vois pas pourquoi tu ne la mets pas tous les jours. Tu ne saurais avoir trop de soin de toi à tous les points de vue et dans l’intérêt de l’humanité et du progrès sans compter que ta santé et bien-être, c’est ma propre vie et ma propre joie à moi, Juju jujunante et reconnaissante autant qu’adorant son Toto.

BnF, Mss, NAF 16382, f. 191
Transcription de Florence Naugrette

a) « que que ».

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