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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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7 mars 1861

Guernesey, 7 mars 1861, jeudi matin, 9 h.

Bonjour, mon doux, mon grand, mon adoré bien aimé, bonjour, que Dieu te donne tout à souhait : le soleil, la santé, l’amour, le bonheur pour que j’en compose pour moi le paradis en ce monde. Tu vois que mon vœu n’est pas mal égoïste et qu’en demandant pour toi, je prêche pour mon saint, j’en conviens et je n’en rougis pas, telle est ma force. Je ris avec toi, mon cher petit homme, parce que j’espère que tu as passé une bonne longue nuit et que tu ne ressens plus rien de ta douleur de larynx. Le beau temps de ce matin me donne cette quasi sécurité, cependant je ne serai vraiment gaie et tranquille que lorsque je t’aurai vu et que tu m’auras confirmé toi-même tous mes bons pressentiments. Jusque là, je tâche de forcer la bonne nouvelle en prenant d’avance position pour la bien recevoir. Mon cher petit homme, mon cher petit homme, vous oubliez de me donner de la copire et puis nous nous trouverons en retard le moment venu, tandis que si vous ne me laissiez jamais chômer, cela se trouverait fait en temps et mon plaisir, mon bonheur y trouveraient leur compte tous les jours. Tâchez donc d’y penser aujourd’hui même et puis laissez-moi vous baiser, tant que vous aurez de force et de patience.

BnF, Mss, NAF 16382, f. 65
Transcription de Sophie Gondolle assistée de Florence Naugrette

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