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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 25 février 1861, lundi matin 10 h. ½

Bonjour, mon cher adoré, bonjour mon pauvre enrhumé. Comment as-tu passé la nuit et comment s’est comporté le rhume ? Je vais bientôt le savoir car voici l’heure où tu vas venir. Je serai bien heureuse si tu m’apportes de bonnes nouvelles. Justement voici Chougna qui aboie, ce qui veut dire que tu n’es pas loin, pauvre bien aimé. Dans ce peu d’intervalle, mon cœur a encore le temps de passer par bien des alternatives de mieux et de moins bien. Enfin te voilà ! Pour être aussi affreusement enrhumé, mon pauvre bien aimé, ta gorge se comporte si bien qu’on peut presque se réjouir de l’accident. Cependant, il ne faudrait pas que cela dégénère en rhume de poitrine. Pour cela, il faut que tu sois prudent et que tu ne travailles pas trop en ce moment-ci. Mais le moyen de t’en empêcher ? That is the question. Quel diable d’hiver et comme je voudrais qu’il fût rentré en lui-même. Je suis sûre que le beau temps et un peu de loisir te guériront en huit jours. En attendant, il faut se résigner à te voir souffrir, ce qui n’est pas chose aussi facile qu’un droit, pour moi surtout qui ressens tes maux plus que les miens propres, puisqu’ils m’arrivent à travers mon amour pour toi. Cher adoré, je te baise à distance et de toute mon âme.

BnF, Mss, NAF 16382, f. 55
Transcription de Sophie Gondolle assistée de Florence Naugrette

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