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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 22 janvier 1861, mardi, 9 h. ½ du m[atin]

Bonjour, mon grand petit homme ; bonjour, avec plusieurs rouges... baisers si vous avez bien dormi et si vous n’avez plus aucun bobo. Pauvre adoré, je commence par te sourire avant de savoir comment tu vas, comme si cette avance de confiance et de belle humeur devait m’être escomptée par une bonne nouvelle de ta chère santé. Nous verrons si j’en serai encore pour mes frais cette fois-ci. En attendant, je subis l’influence de ce temps maussade et humide parce que je crains qu’il ne te soit nuisible. Je donnerais tout au monde pour être au printemps et pour vous savoir tous, ta femme et toi, hors de toute inquiétude et de toutes souffrances. Encore quelques jours de patience et nous toucherons au beau temps ; mais où se trouve la patience ? Où se vend-elle ? Qu’est ce qui en a ? Qu’est ce qui en donne ? That is the question à laquelle l’impatience répond de la plus agacante voix : fichez-moi la paix et guérissez mon Toto tout de suite sinon je me tape la tête contre le mur et je crierai à l’injustice de toutes mes forces, et je pleurerai toutes les larmes de mon corps, et je me ferai beaucoup de chagrin, et ça sera bien fait et j’en crèverai. Tant mieux, c’est ce que je désire si mon pauvre adoré ne peut guérir qu’à ces conditions-là. Voilà ma réponse !

BnF, Mss, NAF 16382, f. 21
Transcription d’Amandine Chambard assistée de Florence Naugrette

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