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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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3 juin 1882

Paris, 3 juin 1882, samedi matin, 11 h.

Cher bien-aimé, ma restitus se trouve retardée, tout naturellement, par le hourvaria [1] de Torquemada[Torquemada a été publié le 26 mai 1882.]]qui remplit le monde et la ville de son bruit formidable et glorieux. Louis Koch sort d’ici il n’y a qu’un instant. Il est dans un délire d’admiration qui le transfigure comme s’il venait de voir Dieu face à face. Il est vrai qu’il sort d’un tête à tête avec ton divin génie, ce qui est la même chose. Quant à moi, je reçois et je rends tous ces chocs d’enthousiasmes et d’adoration avec un cœur intrépide que rien ne peut ébranler. Plus il y en a et plus je suis heureuse et plus je te bénis. Tu sais que tu t’es engagé à payer aujourd’hui à Lardot nos deux sépultures [2] à ma fille et à moi, 1.233 F. Je t’y fais penser avant que tu ne sortes de ta chambre et pour n’avoir pas à te parler de cette dette très peu aimable après tout. Heureusement qu’elle ne se renouvellera pas ni pour toi ni pour moi ; c’est ce qui me donne le courage de te l’imposer.
Cher bien-aimé, je te souris, je t’aime, je te vénère et je t’adore.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16403, f. 102
Transcription d’Yves Debroise assisté de Florence Naugrette


a) « ourvari ».

Notes

[1Hourvari : grand tumulte.

[2Juliette et sa fille, Claire Pradier, reposent côte à côte, dans un enclos, au cimetière communal de Saint-Mandé (actuellement cimetière nord).

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