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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 13 janvier 1861, dimanche matin, 10 h.

Bonjour, mon adoré bien-aimé, bonjour. Comment vas-tu ce matin, mon pauvre petit homme ? Je ne serai tranquille que lorsque tu m’auras dit que tu vas bien, bien, très bien, extrêmement bien. Jusque là je reste soucieuse et je regarde ce vilain temps noir et triste. Quant à moi je vais on ne peut pas mieux et la nourriture de pilulea me convient tout à fait car j’ai dormi comme un loir et déjeuné comme un loup sans aucune espèce de colique ou de douleur quelconque. N’étaient les lettres que j’ai à écrire à la jeune [illis.] et Mlle Loisel je ne me serais jamais mieux portéeb. Si je peux m’en débarrasser aujourd’hui et surtout si ta gorge est guérie je marcherai dans mon rêve étoilé [1] et rien ne me gênera plus. En attendant, je vous tiens votre petit [illis.] tout près et je vous aime sans désemparer. De plus j’ai porté en acompte les 16 [F  ?] restant sur la note de Naftel plus les premiers 10 F. mensuels que vous devez me retenir jusqu’au parfait paiement des 80 F. Vous voyez que je suis honnête et qu’on peut me faire crédit. Cher adoré, j’attends avec impatience que tu m’apportes ta chère petite bouche à baiser et de bonnes, bonnes, bonnes nouvelles.

BnF, Mss, NAF 16382, f. 12
Transcription d’Amandine Chambard assistée de Florence Naugrette

a) « pillule ».
b) « porté ».

Notes

[1Citation de Ruy Blas (Acte III, scène 4). Ruy Blas évoque en ces termes son bonheur de se savoir aimé de la Reine.

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