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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 2 mai [18]63, samedi matin, 7 h. ½

Je t’ai vu, mon doux adoré, je suis heureuse car tu me parais en très bon état ce matin. J’espère que je ne me trompe pas et que tu as passé une good nuit. Tu ne seras pas le seul attendu que moi-même j’ai dormi comme un NOIR malgré le vent qui secouait mes fenêtres, principalement celle qui touche à mon lit mais quand on a à dormir rien n’y fait. MONTREZ-MOI VOS JAMBES. Voime, voime, forte scie et rengaine SHOKING mais qui vous retomberonta sur le nez car je vous les MONTRERAI, ATTRAPÉb je ne te dis que ça. En attendant je pense avec joie à mon cher petit Balthazar de ce soir qui, cette fois, je l’espère, n’aura aucun intrus ni aucunec anicroche, si ce n’est la disette du marché ; chose qui mériterait quelque attention si j’y pouvais quelque chose. Mais n’y pouvant rien je tâche d’être philosophe pour vous montrer l’exemple à tous et d’ailleurs je vous montrerai mes jambes, ce qui suppléerad de reste au menu trop menu de mon dîner. Ah ! vous voulez des jambes ! ah ! vous vous fichez du monde ! ah ! vous êtes un monstre et vous croyez qu’on ne se vengera pas ? Que si ! que si et vous le verrez bien et vous serez forcé de boucher vos yeux et de demander grâce et pardon que je ne vous accorderai pas.

BnF, Mss, NAF, 16384, f. 113
Transcription de Chantal Brière

a) « retomberons ».
b) « ATTRAPPÉ ».
c) « aucun ».
d) « suppléra ».

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