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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 22 janv[ier] [18]63, jeudi soir, 5 h.

Je t’attends, je t’espère, je te désire, mon cher petit homme, et voilà pourquoi notre fille est muette [1] et mon esprit aussi. Pourvu que tu te portes bien, que tu sois content de toi et des autres et que tu m’aimes, je suis heureuse. Décidément les jours grandissent car il est cinq heures et je t’écris en plein jour. C’est grand dommage qu’il ne fasse pas plus beau temps pour reprendre avec suite et régularité nos chères petites promenades traditionnelles. Il faudra bien pourtant que le soleil revienne mais en attendant il faut se résigner à rester au coin de son feu et à attendre son Toto depuis le matin jusqu’au soir. Ça n’est pas toujours amusant, témoin aujourd’hui où la journée me paraît avoir quarante-huit heures. Heureusement que le moment de reprendre haleine et courage approche et que je vais bientôt te voir. Jusque là je vous fiche ma restitus à travers les jambes et mon amour à travers le cœur.

BnF, Mss, NAF, 16378, f. 18
Transcription de Chantal Brière

Notes

[1Phrase inspirée d’une réplique du Médecin malgré lui de Molière qui apporte une conclusion à une démonstration confuse.

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