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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 19 octobre 1858, mardi matin, 7 h.

Bonjour, mon adoré bien-aimé, bonjour, comment va la colique ? J’ai peur que ce mauvais temps ne l’ait augmentéea, loin de la diminuer. Du reste, il est facile de te faire de l’eau de riz, et si tu ne veux pas en donner l’embarras chez toi, je suis toute prête à te rendre ce petit service. Tu feras bien encore de t’abstenir d’aller sur la colline tant que cette tempête ne sera pas calmée. À propos de tempête, j’espère que la porte de ta volière ne sera pas restée ouverte toute la nuit ? Elle était ouverte à six heures et demie mais on l’a refermée à sept heures. Probablement c’était Rosalie qui faisait son service matinal. Je te rapporte les nouvelles dans l’intérêt de ta maison que les négligences peuvent compromettre. En même temps, je fais rite d’économie en utilisant pour mes gribouillis les copeaux de tes manuscrits. Tu vois d’ailleurs, mon doux adoré, qu’il ne faut pas espérer faire une promenade demain, même en voiture. Il nous faut attendre jusqu’à l’année prochaine pour reprendre nos excursions à travers champs et à travers choux. Jusque-là, il faut nous contenter de nous aimer dans notre petit coin, ce qui n’est pas déjà si malheureux. A preuve, c’est que je vous souris à travers ma vitre et que je te bénis dans mon âme, mon adoré.

Bnf, Mss, NAF16379, f. 296
Transcription d’Anne-Sophie Lancel, assistée de Florence Naugrette

a) « augmenté ».

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