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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1833 > BnF, Mss, NAF 16322, f. 109-110

2 h. du matin

Je n’ai pas la force de me relever pour prendre une feuille de papier –
Que vous est-il donc arrivé ? Qui a pu vous retenir loin de moi, sachant comme vous m’avez laisséea. Je crains qu’il vous soit arrivé malheur à vous ou à vos chères affections – Je voudrais être à demain – Je voudrais être avec vous – Je voudrais n’être qu’en vous – Je me déplais et je souffre seule avec moi-même. Je viens de lire vos lettres d’hier matin – Pauvre, méchant enfant – Vous êtes bien injuste envers vous et bien ingrat envers moi – Vous êtes si au-dessus de tous – qu’il y a folie à supposer une infidélité pure et simple – Quantb à l’autre cas, vous savez bien aussi que je préfère la pauvreté et plus encore – pour rester digne de vous –
Si cette ignoble lettre n’avait pas eu de si tristes effets pour vous et pour moi – j’en aurais ri comme d’une nouvelle industrie exercée par des fripons d’une plus vile espèce encore que les autres – Mais je vous le répète, je suis trop triste et trop malheureuse pour rire d’une turpitude qui pourrait nous désunir à tout jamais.
Je vous aime, Victor – Je suis bien souffrante – mais je vous aime.
Je t’aime.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16322, f. 109-110
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette
[Souchon]

a) « laissé ». 
b) « quand ».

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