22 mars 1879

Paris, 22 mars [18]79, samedi matin, 9 h.

Tâche de réparer ta mauvaise nuit, mon grand bien-aimé, l’essentiel est de conserver ta chère santé, qui est notre bien à tous, et ma vie propre à moi. Le temps est particulièrement grimaud et maussade ce matin ; aussi il ne faut pas regretter le Sénat dont le programme, d’ailleurs, n’est pas non plus très attrayant aujourd’hui. Cela te donnera le temps de plonger un peu dans le gouffre des lettres arriérées dont quelques unes urgent et HURLENT, probablement, d’être ainsi ajournées et oubliées. Ton versement de la ville de Cette [1] de mille francs pour les amnistiés a paru dans le Rappel aujourd’hui ainsi que la lettre d’envoi qui t’est adressée par la ville de Cette à ce sujet [2]. Cela me fait penser que tu devrais inviter Louis Blanc, même avec son inévitable Salles [3], à dîner le plus tôt possible avec toi. En attendant que tu te décides, mon grand petit homme, je t’aime de toutes les forces de mon corps, de mon cœur et de mon âme.

[Adresse :]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF, 16400, f. 80
Transcription de Chantal Brière