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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 27 avril [18]72, samedi soir 4 [h.]

J’allais commencer mon gribouillage quand Mme Faivre est entrée chez moi et y est restée pendant plus d’une heure. Enfin je profite de ma solitude pour te dire une fois de plus que je t’aime et que tu es l’âme de mon âme. Je sais que tu as bien dormi et que tes chers petits enfants vont à ravir ce qui me dispense de parler de moi, sujet toujours fort maussade pour ceux qui m’écoutent et pour moi qui rabâche.
Décidément nous serons douze à table ce soir. Quant à celui qui pourra survenir, nous le dédoublerons pour pouvoir faire quatorze parce que quand il y en a pour quatorze il y en a pour quinze comme le flot au flot dans une marmite sans fond. Je ris mais ne m’en aie pas d’obligation car au fond je ne dérage pas. Je pense que tu as eu beaucoup de visites aujourd’hui si j’en juge par le nombre des voitures qui ont stationné à ta porte depuis midi. Mais quel que soit le nombre et la qualité des visiteurs je ne t’envie pas, au contraire, et je ne désire rien tant que de t’aimer seule à seule dans mon petit coin.

BnF, Mss, NAF 16393, f. 116
Transcription de Guy Rosa

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