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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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8 mars 1858

Guernesey, 8 mars 1858, lundi soir, 7 h. ½

Quoi que tu en dises, mon cher petit homme, je n’aurais pas échangé une parole de plus avec toi tantôt, si j’avais été entièrement seule comme d’habitude au lieu d’être avec miss Aillex. C’est toujours dans les rares occasions où je ne suis pas seule et ceux où j’ai besoin de sortir que tu trouves le temps d’être à moi et de m’en faire involontairement un regret ou un reproche. Cette petite taquinerie du sort dont tu rends si complaisamment [compte  ? complice  ? compliment  ?] m’afflige et m’attriste comme pourrait le faire une petite méchanceté préméditée, ce qui n’est pas, je le sais, mon adoré bien-aimé car je rends en toute occasion justice à ta bonté et à ta loyauté. Dorénavant, je prendrai l’occasion aux cheveux et toute chose et toute personne plantées là pour courir la chance d’être avec toi une minute de plus. Nous verrons si cela me réussira mieux que de t’attendre patiemment et avec confiance au coin de mon feu. En attendant, je t’aime comme une bienheureuse.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16379, f. 55
Transcription d’Anne-Sophie Lancel assistée de Florence Naugrette

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