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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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23 mars 1878

Paris, 23 mars [18]78, samedi soir, 7 h.

Je suis encore toute bouleversée de l’alerte qui vient de se passer avec mes déjeuners de plus en plus jaunes et mon monstre de Gavroche de plus en plus féroce [1]. Il est clair pour moi, maintenant, que je suis impuissante, mon logis étant donné, à protéger ces pauvres oiseaux contre le guet-apens toujours dressé de ce misérable chat. Aussi je prends le parti d’y renoncer, je les donnerai à qui voudra les prendre pour n’en avoira plus la responsabilité fatiganteb et douloureuse. J’ai les mains toutes déchiréesc et, ce qui est pire, une émotion nerveuse qui dure encore. Voilà, mon cher grand homme, les choses qui se passent chez toi en dépit de ma surveillance active. Il y a bien d’autres réformes encore à faire pour moi mais je veux les mûrir tout à fait avant de t’en parler pour t’épargner des rabâchages inutiles. Il t’est venu une demande de loge pour lundi prochain de la part d’Alexis Bouvier au nom de ton fils Charles. Je ne sais pas si tu pourras le satisfaire ton droit des premières représentations étant épuisé et la location faite d’avance depuis déjà longtemps se continuant plus que jamais. Au reste je ne t’apprends rien et tu en sais pour ça comme pour le reste plus que moi qui ne saisd rien que t’aimer.

BnF, Mss, NAF, 16399, f. 80
Transcription de Chantal Brière

a) « n’avoir ».
b) « fatiguante ».
c) « toute déchirée ».
d) « sait ».

Notes

[1Juliette parle de ses serins, parmi lesquels Petit Déjeuner jaune, que le chat Gavroche cherche à attraper.

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