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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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21 mars 1878

Paris, 21 mars [18]78, jeudi soir, 2 h.

Dites donc, vilain malhonnête, c’est comme ça que vous tournez le dos à mes tendresses chaque fois que vous allez à Versailles ? C’est bien la peine de me pencher à ma fenêtre jusqu’au vertige pour vous voir plus longtemps et de vous aimer jusqu’à perte d’âme comme je le fais si vous ne daignez pas vous en apercevoir ! On vous en donnera des cœurs comme le mien pour les perdre en route ! Fi ! que c’est laid ! Mais soyez tranquille, je vous forcerai bien à vous rappeler que j’existe et que je vous adore en ne vous quittant pas d’une semelle, ça vous apprendra ! À partir de demain j’emboîte le pas partout où vous irez, nous verrons si vous aurez le front de vous y opposer. En attendant je monte une garde féroce à la porte de Petit Déjeuner jaune [1] si ardemment convoité par le citoyen Gavroche, ce qui ne m’empêche pas de trembler sur la destinée probable de ce pauvre Petit Déjeuner jaune. Et à ce propos, il paraît presque certain que les enfants dîneront avec nous ce soir. J’ai cru devoir donner à Mme Lockroy, qui me l’a demandé pour la comptabilité de la vente de ces dames qui se règlera ce soir, 40 F. pour les deux billets de Mmes Balli et Ménard que tu as acceptésa. J’ai cru bien faire, es-tu de cet avis ? Tu me le diras ce soir. Je t’aime.

BnF, Mss, NAF, 16399, f. 78
Transcription de Chantal Brière

a) « accepté ».

Notes

[1Surnom d’un petit serin que Juliette a recueilli.

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