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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 2 février [18]78, samedi soir, 5 h. ¼

Malgré le jour louche d’aujourd’hui on s’aperçoit, néanmoins, qu’il s’est allongé depuis un mois car je n’ai pas encore fait allumer chez moi et j’espère bien, mon cher bien-aimé, achever mon gribouillis avec la seule lumière du bon Dieu. On me dit que Lesclide est arrivé ; j’irai le recevoir dès que j’aurai fini mon griffonnage. Je ne sais pas si tu as quelque chose à lui faire faire ce soir mais moi je n’oserai pas le retenir à dîner dans le doute où je suis du chiffre de tes dîneurs aujourd’hui. À tout hasard je fais mettre la table pour quatorze quitte à n’être que trois ou treize. Vraiment, mon cher adoré, tu devrais bien adopter un autre mode d’invitation que celui-ci avec lequel on ne sait sur quelle fourchette danser. Cela est d’autant plus gênant que nous sommes très à l’étroit et TREIZE superstitieux. Sans compter la dépense qui a été formidable ce mois-ci. Je viens d’en faire l’addition, c’est effrayant ! Je t’en donnerai le détail et le total demain, dépense extra et dépense dite de la maison réunies. Quant à moi, je ne demande qu’à enrayer, enrayer, enrayer ! Excepté mon cœur que je te prodigue, je ne demande qu’à économiser ton argent.

BnF, Mss, NAF, 16399, f. 30
Transcription de Chantal Brière

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