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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 16a octobre 1856, jeudi après-midi, 1 h. ¾

Aucune nouvelle de toi, mon pauvre petit homme, mais j’espère pourtant que je te verrai aujourd’hui et que ton bobo ne te forcera pas à garder le lit. Le gros Kesler m’avait promis de venir me dire comment tu avais passéb la nuit et où tu en étais de ton clou [1], mais la paresse l’aura emporté sur sa sollicitude officieuse. Du reste, cela nous montre la nécessité d’établir une communication plus directe et plus sûre entre toi et moi pour n’avoir pas recours à des tiers plus ou moins insouciants de notre bonheur et de notre tranquillité. Si ce moyen avait été convenu d’avance entre nous deux, j’aurais pu savoir dès ce matin comment tu avais passé la nuit et quand je pourrais te voir. Au lieu de cela, j’en suis réduite aux conjectures ; et quoique je sache qu’il n’y a aucun danger dans ce genre d’indisposition, je ne m’en inquiète pas moins de tout ce que tu auras à souffrir jusqu’à l’extraction [radicale ?] de ton affreux clou. Je me suis reproché hier de t’avoir gardé trop longtemps, au risque de te fatiguer beaucoup. Mais je suis si peu sûre du moment où je te reverrai que lorsque je tiens, je voudrais ne plus te lâcher. Mon cher adoré, tâche de venir vite [illis.] ou fais-moi donner de tes nouvelles tout de suite.

Bnf, Mss, NAF 16377, f. 254
Transcription de Mélanie Leclère assistée de Florence Naugrette

a) La date écrite par Juliette (le 15) a été modifiée par une autre main.
b) « passer ».

Notes

[1« Clou » : furoncle.

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