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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 6 janvier [18]71, vendredi soir, 3 h.

Il vient de me tomber une forte tuile sur la tête dont je suis encore tout abasourdie. Jules Allix sort de chez moi, je ne te dis que ça ! Tu penses bien que je suis trop pénétrée d’embêtement pour vouloir le prolonger en te le racontant. C’est bien assez d’avoir la peur que sa visite se renouvelle car je ne sais pas comment je pourrais m’y soustraire maintenant que ma porte s’ouvre tout de goa sur l’escalier. Aujourd’hui je le pouvais encore moins puisque c’est moi qui, en l’absence de Suzanne, lui ai ouvert la porte. Je t’explique tout de suite que Suzanne était allée dans ce moment-là porter le paletot chez la mère Lanvin. Maintenant que je t’ai raconté ma mésaventure je désirerais te parler de tes propres affaires. Comment comptes-tu t’arranger avec ton fils Charles pour l’éclairage et pour le charbon, pour le vin, pour le sucre etc. etc. ? Hier, pendant que tu me disais bonsoir, une bouteille de vin et un sucrier plein ont été enlevés. Quant aux lampes, il y en avait trois d’allumées sur la table toute la soirée et ce matin on les a trouvéesb toutes les trois à sec d’huile ce qui n’arrive jamais pour la mienne. Tu me diras ce qu’il faut que je fasse pour ménager ta chèvre et les choux de ton fils et je t’obéirai. Quant à t’aimer c’est mes affaires je n’ai besoin du conseil de personne.

MLVH Bièvres, 130-8-LAS-VH 28 a, b et c
Transcription de Gérard Pouchain

a) « gaut ».
b) « trouvé ».

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