Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1864 > Août > 5

5 août 1864

Guernesey, 5 août [18]64, vendredi, midi ½

Plus le moment approche pour nous de voyager et plus je suis impatiente du départ, tant j’ai peur qu’il n’arrive quelque incident fâcheux qui nous barre le chemin. D’un côté la santé chancelante de Mlle E. [1], de l’autre l’entêtement de Corbin à me purger à MORT. Puis, brochant sur le tout, l’indisposition de Suzanne qui reste stationnaire tandis que sa mauvaisea humeur va toujours croissant, témoin ce matin où elle m’a mis le marché à la main devant ta Marie parce que je lui demandais de faire encore le dîner aujourd’hui afin que Suzanne pût achever de se guérir. Tout cela constitue un état anxieux et pénible que je supporte aux dépensb de mon estomac et de mes nerfs. Donc, mon cher adoré, tu vois que j’ai raison de désirer partir le plus tôt possible ; c’est-à-dire de quitter les soucis, les ennuis et les malaises, pour la distraction, le plaisir et le bonheur du voyage. Je sais que tu fais de ton côté tout ce que tu peux pour cela et qu’il n’y a plus qu’un peu de patience à prendre d’ici auc ONZE [2]. C’est à quoi je m’applique en t’aimant de toute mon âme et en m’occupant de tous nos petits préparatifs. Je viens d’envoyer chez Gore pour qu’il prévienne son patron d’être chez moi demain à une heure de l’après-midi. Je te ferai souvenir que tu m’as promis de te trouver là pour lui parler pour en finir une bonne fois avec lui et avec Mme Allez. Je t’écris toutes ces choses fastidieuses parce que nous n’avons presque jamais le temps d’en parler entre nous. Et puis je te souris, mon bien-aimé et je te bénis, mon adoré.

J.

BnF Mss, NAF 16385, f. 207
Transcription d’Anne Kieffer assistée de Florence Naugrette

a) « mauvais ».
b) « aux dépends ».
c) « d’ici aux onze ».

Notes

[1Emily de Putron, fiancée de François-Victor Hugo, mourra le 14 janvier 1865.

[2Juliette et Victor ont retardé d’un jour la prévision de leur départ. Finalement, ils partiront le 15.

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne