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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 7 juillet [18]64, jeudi soir, 4 h.

Je viens de voir ton charmant fils, mon bien-aimé, et je lui ai remis mon portrait rétrospectif qu’il veut faire reproduire et dont il a eu la gracieuseté de paraître en désirer quelques exemplaires pour [les  ?/ ces  ?] dames de Georges Road [1]. Ils ne savent pas que nous ne pouvions pas avoir la voiture aujourd’hui. Je le regrette moins depuis que je sais qu’il ne pouvait pas être des nôtres aujourd’hui. Un autre jour, peut-être demain, nous pourrons être au grand complet. En attendant, cher adoré bien-aimé, je m’applique à me guérir et je crois que j’y parviendrai assez tôt pour qu’il n’y paraisse plus ce soir. Et même, si le temps continuait d’être aussi doux que maintenant, je crois que je pourrai risquer la promenade. ATTRAPÉ !!! À propos il paraît que le protégé [2] du jeune Pelleport [3] n’a pas fait la conquête de ton fils, AU CONTRAIRE, mais en revanche il paraît goûter beaucoup le nouveau [Valaque  ?] [4] que tu as reçu ce matin. Quant à moi je jujubile dans ma peau de n’avoir pas [5 lignes illisibles]a. Espérons-le. Merci, mon Dieu ! Il me semble que je vais encore mieux depuis que j’ai commencé ce gribouillage ; que sera-ce donc si tu viens toi-même tout à l’heure me voir en chair et en os comme un simple homme que j’adore ? D’y penser je sens les effluves de santé et de vie qui me pénètrent de toutes parts. En attendant je te souris pour [que] tu voies mieux que je ne souffre plus. Oh ! le joli petit oiseau qui se promène en ce moment sur le petit toit de plomb au dessous du balcon de la fenêtre d’où je t’écris ceci. On dirait qu’il me connaît et veut me parler. Vient-il de ton jardin ? Est-ce une pensée de toi qu’il m’apporte ? Qu’il soit le bienvenu en tous les cas. Bonjour, petit oiseau, bonjour et merci, porte ce baiser à mon Toto et dis-lui de venir tout de suite me voir et que je l’adore.

J.

BnF Mss, NAF 16385, f. 181
Transcription d’Anne Kieffer assistée de Florence Naugrette

a) 5 lignes biffées.

Notes

[1Emily de Putron et sa famille habitent à George Road.

[2À élucider.

[3Adolphe Pelleport. Jeune admirateur de Victor Hugo, surnommé « le jeune Toutou Pelleport », il est un visiteur récurrent de Hauteville House à partir de 1863. (Hovasse, p. 855).

[4À élucider.

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