Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1873 > Avril > 27

Guernesey, 27 avril [18]73, dimanche soir, 7 h.

Journée grimaude [1] s’il en fut aujourd’hui, mon cher petit homme : d’abord je t’ai manqué ce matin ; puis j’étais souffrante ; puis la pluie ; enfin tout ce qui constitue une bête de journée jusqu’au moment où tu es venu me désenguignonner [2]. Je n’aurais pas mieux demandéa que de sortir avec toi, mon ineffable grand bien-aimé, malheureusement je sentais que je n’aurais pas pu faire deux pas sans être forcée de rentrer, tant je suis prise de tous les côtés à la fois. Je crois qu’il en sera ainsi tant que le vrai beau temps et la vraie chaleur ne se seront pas entièrement déclarés. Jusque là il faut nous contenter des sorties en voiture, ce qui n’est pas une trop dure extrémité n’est-ce pas ? J’espère que nous aurons meilleure chance pour cela demain qu’aujourd’hui.
En attendant je me goberge momentanément dans ton joli bibelot que j’aurai l’honnêteté de te rendre si la rage du bric-à-brac ne me pousse pas à l’infamie de le garder : Rabelais dirait : que sais-je ? Et Montaigne : peut-être. Moi je dis : je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 116
Transcription de Maggy Lecomte assistée de Florence Naugrette

a) « demander ».

Notes

[1Grimaude : maussade.

[2Néologisme formé à partir de « guignon », malchance.

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne