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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 18 août 1857, mardi après-midi, 1 h. ¼

Je t’attends, mon petit homme, pour aller à mes renseignements et à mes achats car quelle quea soit ma déférence pour ta volonté, il faut que j’achète au moins le fil qui doit coudre ma tenture et que je m’assure si je peux compter sur ces mêmes tentures pour jeudi. En même temps j’essaierai de m’acheter des chaussures. Je continue mon rabâchage pendant que tu médites sur le néant des choses humaines et sur la philosophie morale et politique du CIRCULUS [1]. Je dis donc, mon cher petit homme, à mes risques et périlsb, qu’il est utile, nécessaire et indispensable que j’aille en ville aujourd’hui ! Car une fois la couturière chez moi il me sera difficile de m’absenter et il serait d’une mauvaise économie d’employer les journées de cette femme en course chez les marchands. J’AI DIT. Maintenant prenez ma tête si vous voulez, y compris les idées biscornues qui la remplissent mais ne me maudissez pas. En d’autres termes, mon cher petit homme, laisse-moi pour cette fois la bride sur le cou, ne fût-cec que pour la rareté du fait. En attendant je vais tâcher de recoudre mes bottines pour qu’elles me conduisent jusque chez la marchande et puis embrassons-nous sans que cela finisse. Je t’aime.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16378, f. 156
Transcription de Chantal Brière

a) « quelque ».
b) « péril ».
c) « fusse ».

Notes

[1Théorie de l’autosubsistance prônée par Pierre Leroux.

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